REVUE DE PRESSE BD & CARICATURE ZEBRA N°121

Ras-le-bol

Ce vieux dessin de Cardon, publié en 1991 par « Le Canard enchaîné », prouve une fois de plus que l’actualité manque cruellement d’imagination.

(Cardon, né en 1936, est notamment l’auteur de « Ras-le-bol ! », paru en 2022).

“Renaud” par Margerin.

L’Âge d’or des VRP

Jean-Paul Bellemain, ex-VRP pour le compte de maisons d’édition de bandes dessinées dans les années 1970, a confié au quotidien « Ouest-France » (16 sept.) quelques anecdotes sur ce milieu alors interlope ; l’une d’elle concerne la responsabilité (indirecte) de Coluche dans le suicide de l’acteur Patrick Dewaere : « J’étais là le soir où Coluche a reçu de certains de ses potes un fusil, en référence à une de ses blagues disant qu’il faudrait inventer une carabine pour tirer sur les cons. Mais Coluche n’aimait pas les armes et il a donné le fusil à Patrick Dewaere. C’est avec ce fusil que l’acteur s’est donné la mort quelques années plus tard. »

L’ex-VRP rappelle que les librairies spécialisées dans la bande dessinée étaient alors surnommées « librairies différentes » ; la différence s’est estompée. Il est étonnant de constater à quel point le slogan de la « diversité » a entraîné l’uniformité dans le domaine culturel ; à défaut de librairies « différentes », subsistent quand même de petits éditeurs de bande dessinée « différents ».

Encore une anecdote, qui concerne cette fois le démarrage des éds Delcourt : « Guy Delcourt avait interviewé Renaud quand il était au magazine « Pilote » et, quand il a créé sa boîte, il a eu l’idée de lancer une BD retraçant ses chansons par des dessinateurs. Ça a donné « La Bande à Renaud », tiré d’abord à 10.000 exemplaires, et qui est très vite passé à 100.000 exemplaires. »

Dommage que « Ouest-France » perpétue l’expression de « BD pour adultes », qui recouvre assez largement une production de BD infantilisantes.

par Vanessa Dell.

Portrait d’une époque

Il y a des portraits, comme celui de Monsieur Bertin par Ingres, qui sont le portrait de toute une époque. Le portrait ci-dessus de Marc Zuckerberg par Vanessa Dell est très évocateur, lui aussi.

Liberté d’expression et réseaux sociaux

Sous le titre « Affaire Telegram, la France asservie », « Le Monde diplomatique » (oct. 2024) publie un article sur les efforts des services de renseignement et d’espionnage pour contrôler les réseaux sociaux privés américains, Facebook et Twitter-X notamment.

L’auteur, Matt Taibbi, note que, contrairement aux précédentes affaires d’espionnage concernant les dirigeants français sous le mandat de Barack Obama, la France a cessé de protester contre l’ingérence des services secrets américains.

L’arrestation du patron de Telegram, Pavel Durov, en France à la fin de l’été est un nouvel épisode de la guerre que se livrent l’OTAN et la Russie. Contrairement à Facebook et Twitter, Telegram restait “imperméable” aux services de renseignement américains.

L’article de Matt Taibbi pose la question de savoir ce que l’on entend vraiment par « liberté d’expression » en temps de guerre, où les médias sont une arme au même titre que les missiles.

L’arrestation de P. Durov n’a pas donné lieu à beaucoup de caricatures. On se situe ici, comme dans l’affaire du sabotage du gazoduc NordStream précédemment (sept. 2022), dans un domaine qui se situe par-delà la journalisme d’investigation.

Quelques caricatures fraîches par Juin (“Charlie-Hebdo”), Waner (“Siné-Mensuel”), Kurt (“Nord-Littoral”), Cambon (“Le Temps”) & Zombi (“Zébra”) :

par Juin.

par Waner.

par Kurt.

par Cambon.

par Zombi.