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REVUE DE PRESSE BD & CARICATURE ZEBRA N°141

La caricature dans le roman national ?
Un député du Nord-Est de la capitale -Aymeric Caron- posait récemment cette question : - Comment se fait-il que le général de Gaulle et sa politique fassent l’unanimité, au début du XXIe siècle, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche ?
Nous posons une question voisine : - Comment se fait-il que la revue « L’Histoire » (presque entièrement rédigée par des universitaires), reproche à V. Poutine de réécrire le roman national russe, alors qu’il agit ainsi comme l’Education nationale, écrivant le roman national français ? (L’historien Jules Michelet incarne cette méthode qui visait à faire de la France la fille aînée du Progrès).
Réponse d’Orwell : l’Etat au XXe siècle s’appuie sur une fiction historique ; autrement dit, l’enseignement de l’Histoire a pour principale fonction de justifier l’Etat.
L’Histoire, telle qu’elle est enseignée en Allemagne depuis la fin de la guerre, est sans doute une des plus fictives au monde : les élites dirigeantes allemandes ont dû composer avec une réalité politique changeante au cours des dernières décennies, en particulier avec la chute du Mur de Berlin. Il n’est guère surprenant que la droite nationaliste allemande (AfD) cartonne surtout en ex-RDA, où la population a été contrainte d’avaler des couleuvres qu’elle n’a pas forcément eu le temps de digérer. On a pu voir le chancelier allemand F. Mertz affirmer effrontément face à D. Trump, lors d’une récente rencontre diplomatique, que l’Allemagne avait été nazie… malgré elle !
Introduire la caricature dans le roman national, suivant le vœu de la classe politique française, F. Hollande en tête, nécessite plusieurs « aménagements orwelliens ». Le plus évident est que « Charlie-Hebdo » a bâti sa réputation contre les institutions bonapartistes de la Ve République, du temps où la gauche française, portée par l’élan de “Mai 68”, se faisait fort d’instaurer -a minima- une monarchie parlementaire.
Un autre « aménagement » est l’imputation à l’extrême-droite du péché d’antiparlementarisme. Il s’accommode difficilement avec l’histoire du parti de J.-M. Le Pen, qui est presque un parlementarisme pur, puisque ce parti chauffe les bancs de l’Assemblée nationale et du parlement européen depuis des lustres, comme les cancres chauffent la dernière rangée de chaises dans une salle de classe.
« Décider, une fois en plusieurs années, quel membre de la classe dominante opprimera, écrasera le peuple au Parlement, telle est l’essence du parlementarisme bourgeois, non seulement dans les monarchies constitutionnelles parlementaires, mais encore dans les républiques les plus démocratiques.
(…) Force nous est de le dire encore et encore : les enseignements de Marx, fondés sur l’étude de la Commune, sont si bien oubliés que le « social-démocrate » actuel (lisez : l’actuel traître au socialisme) est tout simplement incapable de concevoir une autre critique du parlementarisme que la critique anarchiste ou réactionnaire. »
Voici ce qu’écrivait Lénine à propos du parlementarisme en 1917 (in : « L’Etat et la Révolution »).
Si l’on suit le raisonnement de Lénine, ou celui, réactionnaire, de de Gaulle, il n’y a guère que les parlementaires qui, dans la république moderne, ont lieu de se réjouir du parlementarisme. Il n’est d’ailleurs pas prouvé que le Conseil constitutionnel ou la Cour des comptes soient plus utiles que le Parlement.

Affichisme et IA
Les organisateurs de festivals, les directeurs de théâtres, etc. devraient apporter un soin particulier à leurs affiches publicitaires. La qualité de ce type d’affiches est très inégale.
C’est un bon moyen de lutter contre la culture de masse industrielle que de fournir la preuve visuelle de la supériorité de l’artisanat.
Le caricaturiste québécois Bado protestait il y a quelque temps sur son blog contre l’usage de l’IA par l’association des scouts canadiens pour confectionner les images de son calendrier. Il serait intéressant de savoir s’il est aussi bien vendu que les éditions précédentes, qui n’avaient pas été créées automatiquement.
Agenda des expos estivales
Exposition Siné « Attention j’arrive »
L’association Saint Just Culture Loisirs propose l’exposition « Attention j’arrive » consacrée au dessinateur Siné (1928-2016). Tout son parcours y est retracé depuis ses années de formation.
saintjustlemartel.fr/2025/02/26/exposition-attention-jarrive
Exposition "Toulouse-Lautrec et l'art de l'affiche" à Albi
Henri de Toulouse-Lautrec s’est révélé être un excellent lithographe et un précurseur de l’affiche publicitaire. Cette exposition mettra en valeur le fonds d’affiches du musée spécialement restauré et présenté pour l’occasion, et le confrontera à des réalisations d’autres affichistes renommés (Jules Chéret, Alfons Mucha, etc.).
Signé Bretécher
La Cité de la BD rend hommage à Claire Bretécher (1940 – 2020) en lui consacrant une rétrospective retraçant le parcours de l’autrice et explorant les aspects marquants de son œuvre.

Caricatures fraîches par Delestre (“Facebook”), Jérem (“Facebook”), FYD (“Facebook”) & Zombi (“Zébra”) :

par Delestre.

par Jérem.

par FYD.

par Roubille.
En 1903, le tourisme à ses débuts, qui n’était pas encore aussi massif, mais tout de même émaillé de catastophes ferroviaires ou maritimes retentissantes et meurtrières, s’attirait les sarcasmes de la presse anarchisante (ici Roubille dans le “Canard Sauvage” en 1903). Les caricaturistes n’hésitaient pas à faire preuve d’humour noir.
Alfred Jarry est peut-être celui qui avait le mieux compris le fondement antisocial de la “civilisation industrielle”, sous la houlette du Père Ubu. Jarry montre que la civilisation industrielle est un rêve d’entomologiste.

par Zombi.
