REVUE DE PRESSE BD & CARICATURE ZEBRA N°93

2 Juillet 2023

par Reiser

Le bon côté de la matraque

Cette caricature de Reiser date de 1970, deux ans après les émeutes de “Mai 68”.

On ne parlait pas d'islam en ce temps-là - la plupart des travailleurs immigrés travaillaient sagement à l'usine et rentraient le soir se reposer dans les cages à lapins construites pour loger leurs familles.

On ne prévoyait pas que le coût de la main-d’oeuvre, bien inférieur dans le tiers-monde, mettrait bientôt tous ces braves immigrés qui ne la ramenaient pas avec leur religion, au chômage, ouvrant ainsi un boulevard au trafic de stupéfiants, qui gangrène de nombreuses banlieues et quelques villes de province où l’on s’ennuie à mourir.

On ne prévoyait pas que « Charlie-Hebdo » appellerait un jour ses lecteurs vieillissants à voter pour le de Gaulle du XXIe siècle ; on ne prévoyait pas que les émeutes seraient d’autant plus fortes qu’elles ne seraient pas le fait de quelques fils à papa, mais de sauvageons habitués à se frotter à la police dès le collège.

On ne prévoyait pas car « gouverner, c’est prévoir ».

Balzac en BD

Avec ses contes drolâtiques, H. de Balzac entendait “restaurer l’école du rire” ; moins célébrés que la monumentale “Comédie humaine” sur laquelle repose le roman français, ces premiers contes drolâtiques furent publiés en 1832.

Le musée Balzac à Saché en Touraine propose une expo. (jusqu’en novembre 2023) autour de l’adaptation des contes en BD chez Futuropolis par les frères Brizzi (déjà auteurs d’une BD sur la cavale de L.-F. Céline en Allemagne).

Revue Dada (février 2023)

Le Dada du manga

Revue didactique sur le thème de l’art, « Dada »* consacre un numéro au phénomène des mangas (février 2023).

« Dada » raconte dans quelles circonstances le manga a débarqué en France :

« C’est par le petit écran que le phénomène atteint l’hexagone dans les années 1980, une époque où se développe une télévision destinée à la jeunesse, avec des programmes comme « Récré A2 » puis « Le Club Dorothée ». Si le jeune public est conquis par ces animés, certaines caractéristiques du genre vont contribuer à sa mauvaise réputation, persistante jusqu’à nos jours. En cause, la violence débridée, comme dans Ken le survivant, et la sexualisation des jeunes filles, comme Bulma, l’acolyte de Goku dans Dragon Ball (…). Rapidement, la France se hisse au rang de second marché mondial, juste derrière le Japon. Titre qu’elle conserve 30 ans après ! »

Il convient d’ajouter à ces circonstances quelques précisions pour comprendre comment la culture de masse devient un art à part entière :

- La télévision n’a pas rempli ses grilles de programmes avec n’importe quels dessins animés — elle a choisi les moins coûteux, comme on choisit le béton pour entasser les prolos dans des banlieues à proximité des usines ; les pisse-vinaigre ne furent pas les seuls à réserver un accueil froid aux mangas ; les auteurs de BD européens ironisaient sur la piètre qualité des dessins et des scénarios. Naïfs, ils ne se doutaient pas que leurs propres patrons verraient là une excellente occasion, en surfant sur la mode, de faire du pognon beaucoup plus facilement qu’en investissant dans la production locale.

Preuve de son intérêt pour la culture japonaise en général, et le manga en particulier, cet éditeur ne prit même pas la peine de traduire du japonais au français les premières éditions importées ; on embaucha des étudiants pour déduire un récit à peu près cohérent à l’aide des vignettes.

Une génération s’est donc entichée des mangas pour la même raison qu’elle s’est entichée des chaînes de fast-food.

*A ne pas confondre avec « Gros Dada ».

Belle affiche

Une bien belle affiche de théâtre ! C’est plutôt rare une bonne affiche ; celle-ci n’est pas signée.

Quelques caricatures fraîches par Dubouillon (Facebook), François Caumartin (Facebook), Erwann Terrier (“28 Minutes”), Jonesy (“Private Eye”), Zombi (“Zébra”).

par Dubouillon

par François Caumartin

par Erwann Terrier

par Jonesy (GB)

EXERCICE D’ENTRAINEMENT A LA CYBER-GUERRE

par Zombi