REVUE DE PRESSE BD & CARICATURE ZEBRA N°99

5 Novembre 2023

Expo. Posy Simmonds

Après Franquin, Claire Bretécher et Riad Sattouf, Posy Simmonds aura bientôt droit à l’une de ces expositions didactiques soignées dont la bibliothèque Pompidou a le secret (à partir du 22 novembre). On peut s’en étonner car cette auteure britannique est peu connue en France ; seule l’adaptation de sa BD « Gemma Bovery » (1999) au cinéma l’a fait un peu connaître de ce côté-ci du « channel ».

En revanche P. Simmonds est célèbre dans son pays où elle a mené une carrière qui ressemble à celle de Claire Bretécher, ayant été propulsée par la presse généraliste hors du milieu de la bande dessinée.

Tandis que C. Bretécher se fit une spécialité de brocarder les « bobos » dans leur hebdo préféré (« Le Nouvel Obs »), P. Simmonds, elle, se concentra sur la critique du milieu littéraire, dans un pays nordique où la littérature est une religion à part entière.

par Damien Glez.

D’Astérix à Zemmour

Le quotidien « Libération » qualifie le dernier album d’Astérix & Obélix, « L’Iris blanc », tiré à des millions d’exemplaires, de « blockbuster patrimonial »… sans doute une manière de rappeler la contribution de « Libération » à l’américanisation de la culture française.

« Blockbuster », c’est bien tout le problème, puisque Goscinny n’a jamais conçu ses BD comme des « blockbusters ». Le « blockbuster » est fabriqué selon une recette, comme les sandwichs de chez McDonald’s ; autant faire appel à l’intelligence artificielle pour mitonner un scénario et un « story-board ». Les responsables du « marketing » des éditions Albert René manquent un peu d’à-propos, car « Le 1er Astérix & Obélix conçu de A à Z par une IA !! » aurait sans doute eu autant de succès que le premier vaccin « efficace à 95% » avant même d’avoir été testé.

Selon le « scénariste » de « L’Iris blanc », Fabcaro, « Astérix & Obélix » serait un peu « réac ». Si Goscinny avait conçu « Astérix & Obélix » au premier degré, comme « Tintin », Astérix serait en effet une sorte d’Eric Zemmour, un Gaulois fantaisiste, vivant dans une Gaule de carton-pâte. Mais Goscinny portait plutôt sur la franchouillardise le regard malicieux de l’immigré à qui un Français tente d’expliquer en quoi consiste la laïcité dans un monde de « blockbusters ».

Parmi les ingrédients de la recette, l’introduction de personnalités issues du monde « réel » ; c’est au tour, cette fois, de Dominique de Villepin ; l’ancien ministre a décidément la cote auprès des bédéastes ! Celà s’explique sans doute par sa façon de s’agiter inutilement dans tous les sens, comme un personnage de BD.

Feu Reiser

Il y a quarante ans disparaissait Jean-Marc Reiser, rongé par un cancer (5 novembre 1983). Son pote Cabu déplorait l’échec de « Mai 68 » contre la société de consommation. Dommage que beaucoup n’aient retenu de Reiser que son obsession hétérosexuelle.

Ci-dessus un vieux Reiser, du temps où “Charlie-Hebdo” n’était pas payé comme “Le Figaro” pour entretenir l’illusion de la démocratie.

Archives

Un vieux dessin de F. Kupka (in : “Le Canard Sauvage”, 1903), toujours d’actualité 120 ans plus tard !

Caricatures fraîches par Lindingre (“L’Est républicain”), François Caumartin (“Facebook”), Morten Morland (“Sunday Times”) & Zombie (“Zébra”) :

par Lindingre.

par F. Caumartin.

par Morten Morland (“Sunday Times”, GB)

par Zombi.

Le fanzine du mois de novembre est paru !