De Balzac à “Hara-Kiri”

On constate en lisant Balzac que le vœu de « Hara-Kiri » d’une presse “différente”, plus artistique, n’est pas nouveau. Le conformisme a eu bien d’autres noms avant de s’appeler « gaullisme », « mitterrandisme » ou « européisme », et de noircir des centaines de millions de colonnes de journaux en pure perte.

« (…) La Presse n’est pas aussi libre que le public l’imagine, en France et à l’étranger, d’après ce mot liberté de la presse. Il y a des faits impossibles à dire, et des ménagements nécessaires avec les faits dont on parle. Aussi le jésuitisme tant stigmatisé avec Pascal était-il moins hypocrite que celui de la Presse. A sa honte, la Presse n’est libre qu’envers les faibles et les gens isolés. (…) » D’une manière générale, comme le fait remarquer l’éditeur d’une petite monographie de Balzac consacré au journalisme et aux journalistes, « Cette critique féroce de ce qu’on n’appelait pas encore les « médias » surprend aujourd’hui par son actualité. »

D’une manière générale, comme le fait remarquer l’éditeur d’une petite monographie de Balzac consacrée au journalisme et aux journalistes, “Cette critique féroce de ce qu’on n’appelait pas encore les “médias” surprend aujourd’hui par son actualité.” (Retranchons « féroce », car Balzac ne l’est jamais.)

« Les Journalistes », par H. de Balzac, éd. Arléa, 1998.

Le filon de l’âge d’or

L’épais hommage au « Journal de Tintin », disponible dans le tout le réseau de distribution de livres neufs en cette rentrée scolaire, confirme que l’âge d’or de la BD franco-belge est derrière elle ; il s’agit d’exploiter le filon au maximum, avant qu’il ne soit tari.

L’idée d’associer Tintin à un magazine de géographie est plus originale, mais là encore on est déçu par le contenu, et la tintinophilie assommante qui émaille cette publication, qui rémunère des profs agrégés pour démontrer que « Tintin » n’est pas seulement un divertissement pour les gosses, mais qu’il a de la profondeur philosophique.

Willem à Lyon

La bibliothèque de Lyon propose une expo. des caricatures de Willem (12 oct.-3 février 2024), en concertation avec la BNF, à qui le caricaturiste a légué ses archives personnelles ; et l’association “ça presse”, qui se dépêche de faire découvrir la caricature de presse au jeune public rhodanien.

Collège potache

Cette année le vieux Collège de France fondé par François Ier (Paris Ve) se la joue potache : il a fait illustrer son programme de conférences gratuites par un auteur de BD, Emmanuel Guibert.

Au choix cette année vous pourrez entendre des exposés sur des sujets aussi variés que “La Civilisation mésopotamienne”, “La Géométrie spectrale”, ou encore “La Matière molle et la biophysique” (et plein d’autres).

Caricatures fraîches par Kurt (“Nord Littoral”), Schvartz (“Twitter”), Delestre (“Facebook”), Piérick (“Fakir”) et Zombi (“Zébra”) :

Le fanzine d’octobre est paru ! (n°114)