Le Pif de Macron

Vraie réforme ou gadget pour distraire les Français de la dure réalité du chaos militaire et financier international ? Ce n’est pas dans “Pif”, à qui il a donné une interview récemment, que le président risque de « fendre l’armure ».

Il y a belle lurette que l’hebdomadaire “Pif Gadget” ne finance plus le parti communiste (1993), et l’on ne peut pas accuser E. Macron de complicité avec l’hydre soviétique, toujours prête à envahir le monde libre à la première occasion, en massacrant tous ceux qui osent s’opposer à son projet impérialiste.

Depuis la faillite de “Pif Gadget”, les gosses d’ouvriers font cause commune avec les fils à papa : ils lisent des mangas ; le coran est la seule contre-culture scolaire (limitée par l’interdiction de représenter le prophète Mahomet, car la BD est un moyen pratique de convertir rapidement les gosses à des idées farfelues).

En 2023, même “L’Humanité” est maintenu à flots par le patronat ; le titre aurait coulé depuis longtemps sans l’aide généreuse du CAC 40.

Le nouveau “Pif”, relancé il y a quelques années, surfe sur la nostalgie, comme son concurrent belge démocrate-chrétien “Spirou”.

Le Midas de la bande dessinée

Il paraît qu’on le surnomme « le Midas de la BD »… “Le Figaro littéraire” (24 mars) consacre une pleine page à Jean Van Hamme, à l’occasion de la parution de “La Flèche ardente”, suite tricotée par Van Hamme au vieux “Rayon U” d’Egard P. Jacobs (paru en 1943 pour suppléer le sevrage de “comics” américains). J’ai écrit « tricotée » car le genre du feuilleton est parent de la tapisserie que tisse Pénélope le jour et qu’elle défait la nuit pour tenir en haleine les prétendants.

L’entretien avec J. Van Hamme aurait dû se tenir dans les pages saumon du “Figaro”, et non dans les pages littéraires, car le principal talent (le seul ?) de Van Hamme est d’avoir du flair. Il en a fallu, du pif, pour transformer la pesante série “Blake & Mortimer” en succès de librairie.

Les séries à succès de Van Hamme sont garanties sans une once d’humour, comme les films américains de série B qu’elles plagient ; le carton de librairie de « Blake & Mortimer », lui, serait plutôt dû à l’atmosphère complotiste dans laquelle baigne cette série ; en comparaison, Hergé exploite moins cette recette complotiste (on peut quand même citer « L’Ile mystérieuse » et le complot judéo-américain ; ou « Le Sceptre d’Ottokar » et le complot soviétique).

Quand on parle « d’âge d’or » de la BD franco-belge, on parle de la période qui prend fin avec le règne de Midas et coïncide avec la multiplication des programmes TV dédiés aux enfants.

Fanzine célinien

Un portrait de L.-F. Céline par Loustal (d’après photo) figure en Une du « Bulletin célinien » (mars 2023).

Ce fanzine produit à Bruxelles par Marc Laudelout s’appuie donc sur la théorie de Proust selon laquelle il convient de distinguer l’homme (antisémite, dans ce cas) de l’artiste. Autrement dit : « Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. »

Cela d’autant moins que Céline est un des rares témoins objectifs de la barbarie de l’Occident au XX^e siècle, qu’il a traitée de façon plus personnelle et moins historique que G. Orwell (qui lui aussi est antiacadémique).

Le « Bulletin célinien » fourmille d’informations sur Céline et son entourage. On y apprend la (mauvaise) nouvelle de l’adaptation prochaine du « Voyage » au cinéma, « d’ici deux à trois ans ».

L’illustrateur Lucien Fontanarosa, en dessinant dans les années 1950 les couvertures des éditions de poche à vil prix du « Voyage » et de « Mort à Crédit », contribua à faire de Céline un auteur « populaire »… dans le sens commercial du terme. Comme Fontanarosa est aussi connu pour être l’auteur du portrait de Blaise Pascal sur le vieux “pascal” de cinq-cent balles, on peut dire que c’était un artiste plein de ressources !

Zinocircus en pause

Le Zinocircus est à l’arrêt depuis quelques années maintenant, mais on peut toujours relire ses vieux strips en attendant et espérant la nouvelle saison…

Le nouveau Zébra (avril 2023) est paru !

Quelques caricatures fraîches par Gil D. (Twitter), Alesha Stupin (Twitter), Lacombe (Marianne), Kroll (Le Soir) et Cambon (Bastille magazine) :